Abstract
Après la chute de Napoléon à Waterloo en 1815, le roi Louis XVIII reprend les rênes d’une France affligée de profondes divisions sociales et politiques. La volonté du nouveau roi de réconcilier la France se heurte aux velléités des ultraroyalistes qui rêvent d’un retour à l’Ancien Régime, et d’un royaume épuré de ses éléments républicains et bonapartistes. Dans ce contexte, le maréchal Ney devient une cible pour les ultraroyalistes : ayant montré des signes de loyauté au roi en 1814, Ney trahit sa parole et rejoint Napoléon lors des Cent-Jours. Accusé de haute trahison, ce maréchal célébré sous l’Empire est exécuté publiquement le 7 décembre 1815 à Paris, Place de l’Observatoire. Ce mémoire est une enquête parisienne sur la commémoration du maréchal Ney sous les monarchies censitaires (1815-1848). D’une part, la notion de « commémoration » inclut tant des actions politiques dans l’espace public, que la littérature ou les arts. D’autre part, la trajectoire mémorielle est un moyen d’analyser de quelle(s) manière(s) les Parisiens s’appropriaient la figure du maréchal Ney. La trajectoire mémorielle de Ney se manifeste sous trois figures qui sont étudiées dans les différents chapitres du mémoire : le traître, la victime/martyr, le héros. Chacune répond aux inquiétudes, espoirs et projets de différents groupes, et se développe selon une temporalité particulière. En fin de compte, c’est la figure du héros qui s’impose par-dessus les autres, et qui aujourd’hui encore est présente sur la scène publique en France.
https://corpus.ulaval.ca/entities/publication/36771487-2f14-4f34-a0d9-16e70a2212d1